Le treuil de la carrière Auboin est actuellement situé dans un quartier pavillonnaire de Châtillon (Hauts-de-Seine) dans le quartier des Boulottes.
La carrière est située à environ 35 mètres de profondeur. Sa superficie est de 1,2 hectares. Elle a été exploitée par la méthode des bagues et bourrages sur un ou deux étages selon les endroits. La hauteur des ateliers d’extraction varie de 1,30 mètres à 1,50 mètres.
Les pierres étaient remontées par le puits à l’aide du manège à cheval puis mises à sécher sur la forme, espace dallé d’environ 200 mètres carré.
Le puits, entièrement appareillé en moellons, a un diamètre de 2,90 mètres en surface et de 5 mètres à la base. Traversant la nappe phréatique des marges du gypse, le puits est concrétionné à partir de 5 mètres de profondeur. Le l’eau coule en permanence, principalement en hiver et au printemps. Les carriers ont creusés plusieurs tranchées et puisard pour écouler cette eau dans les roches inférieures à la carrière. Les ouvriers accédait à la carrière par une échelle de perroquet, barre de bois munie d’échelons et pendant dans le puits.
Le puits est surmonté de deux piles, massifs de maçonnerie trapézoïdaux espacés de 3,50 mètres, hauts de 5 mètres et larges de 1 mètre. Ils sont réalisés blocs de pierre de petite taille scellés au plâtre gros dit "plâtre de Paris". La particularité du plâtre de Paris est qu’il résiste bien aux intempéries en raison de sa composition particulière et de la méthode artisanale de fabrication. Ces deux piles sont orientées Nord-Sud d’apporter le maximum de lumière à l’intérieur du puits.
Dans la partie supérieure se trouve le tambour du treuil. Son diamètre est de 60 centimètres, son axe a une longueur totale de 4,20 mètres. . Il est incliné de 1,5 degré de manière à ce que le câble vienne s’enrouler régulièrement. A une extrémité, une roue dentée de 1,50 mètres de diamètre est entrainée par un pignon avec un rapport de 6,5. Le poids de l’ensemble est de 2,5 tonnes.
L’axe démultiplié est muni d’un cliquet anti-retour, d’une poulie frein à bande métallique de 1,30 mètres de diamètre et d’un système de découplage à crabot permettant le débrayage du manège lors de la descente du câble. Le système de freinage permettait de faire descendre lentement le bloc sur le platelage recouvrant le puits puis le câble et la chaine de bardage au fond du puits.
Un axe horizontal de 4,30 mètres de long transmet le mouvement à un axe vertical de 3,30 mètres par l’intermédiaire d’engrenages à renvoi d’angle de rapport deux.
Toute la partie mécanique du manège est soutenue par des poutres horizontales de forte section posées sur deux piles de maçonnerie trapézoïdales de 4 mètres de haut mesurant 1 mètre à la base et 80 centimètres au sommet.
Le manège de 6 m de diamètre est dallé avec des pierres plate permettant la circulation aisée du cheval. Celui ci parcourt 5,5 km en environ 1 h 30. Grâce au rapport de démultiplication de 130, un cheval à l’effort pour soulever un bloc de 8 tonnes représentant environ 3.5 m3 de pierre. (3,00 x 1,70 x 0,70 m) La plupart des blocs en attente d’extraction encore stockés dans les galeries de la carrières pèsent entre 3 et 6 tonnes. Deux blocs exceptionnellement imposants sont estimés respectivement 8 et 10 tonnes.
Le câble est formé de 4 torons de 2 cm de diamètre composé de 64 fils d’acier de 2 mm. Un cordage en chanvre situé au centre du câble assure la souplesse nécessaire. Selon un ouvrage technique de 1896, le câble possède une résistance à la rupture supérieure à 100 tonnes, ce qui lui permet de soulever sans risque une charge utile maximale de 10 tonnes.
La pierre extraite est stockée sur la "forme de carrière" en attente de transport vers les chantiers de construction ou vers le dépôt de pierre de l’entreprise Auboin à Paris. Le transport se faisait par des fardiers, grosse voitures en bois à 4 roues tirée par 5 ou 6 chevaux contenant 6 à 10 tonnes de pierre ou par des charrettes, voiture à 2 roues tirée par 3 chevaux avec 1 à 2 tonnes.
Afin de facilité de déplacement de ces lourds véhicule, les carriers on construit un chemin dallé en direction de Paris. Une photo aérienne de l’Institut Géographique national montre l’état des installations en 1926 ainsi que le chemin jusqu’à l’angle des actuelles "Rue de Paris" et "Rue Béranger". Ce chemin est actuellement visible dans deux impasses :"Impasse de ’Espérance" et "Villa Béranger".
En 1926, la carrière était abandonnée partiellement envahit par la végétation. Une partie du manège, pile Sud et boisage, avait déjà disparu. De nombreux bloc de pierre sont présent sur la "forme. Le quai de chargement, les parties dallées du chemin sont encore bien marquées. L’actuelle rue Ampère n’était qu’un chemin piétonnier. La plupart des terrains environnant sont utilisés en culture ou en verger. L’habitat est très clairsemé.
Des plans détaillés du treuil peuvent être visualiser ci dessous.