POURSUITE DES ÉTAPES DE LA RESTAURATION DU TREUIL DE LA CARRIÈRE AUBOIN : 1993 - 2008.
1993
1993 pourrait être qualifiée d’année des grands travaux. Près de trois mois sont en effet nécessaires au vidage du puits d’extraction.
L’entreprise BOTTE BTP participe à cette aventure au titre du mécénat d’entreprise. Cette société met à notre disposition non seulement son matériel (grue, bennes, etc.) mais également trois de ses ouvriers.
Plus de 120 m3 de déblais, gravas et ferrailles diverses sont extraits du puits nous donnant enfin accès à ce lieu dont tout le monde rêvait depuis dix ans : l’ancienne carrière souterraine AUBOIN. Tous les déchets sont évacués par un tracto-pelle prêté par le Société BURH-FERRIE-GOSSE de Meudon.
Dès la fin de ce travail titanesque est construit le nouveau platelage, autant destiné à protéger le site qu’à assurer la sécurité du public.
Au fond du puits, nous avons découvert avec stupéfaction tous les outils laissés par les carriers : deux roules de 100 kg en fer utilisé au déplacement des pierres, la grosse chaine permettant de soulever les blocs, des crics avec le boisage en décomposition, divers leviers dont certains cassés suites au efforts qu’ils ont eu à subir, de nombreux outils d’extraction et de taille.
Lors de la première visite de la carrière, Les surprises se succédèrent à chaque détour de galerie. A quelque mètres du puits, un wagon en bois sur une voie ferrée métrique servait au déplacement des blocs.
A l’extrémité de la pente douce de 70 m de longueur se trouve un quai de chargement avec divers leviers et crics. A partir de là, les galeries d’environ 1,50m de hauteur sont remplies de blocs de pierre en attente d’extraction. Un treuil à manivelles muni d’une chaine et de long crochets en permettait le déplacement.
Au fond de la carrière soit a 150m du puits, l’atelier est resté tel que l’ont laissé les derniers carriers, divers outils sont encore en place : crics, leviers, coins, petits roules, rivelaines et plusieurs manches cassés, tarière, vestiges de brouettes. Ces manches pourraient correspondre aux pics et rivelaines retrouvés en bas du puits.
Simultanément, sont entrepris d’autres travaux tels que la réalisation d’une nouvelle clôture rue Ampère ainsi que les raccordements aux réseaux d’eau, d’électricité et de tout-à- l’égout.
La restauration du treuil étant pratiquement terminée nous décidons de participer aux concours des chantiers de bénévoles de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et c’est à notre plus grande joie que notre association se voit attribuer coup sur coup :
- Le premier prix régional de la Caisse Nationale des Monuments Historiques (C.N.M.H.S)
- Le premier prix national de la C.N.M.H.S. dans la catégorie nouveau patrimoine.
1994
Les travaux sont principalement consacrés à la construction du local sanitaire. Cette structure qui nous a vraiment fait défaut depuis onze ans est en effet devenue indispensable à l’accueil de jeunes bénévoles sur nos chantiers d’été.
Le local comprenant une cuisine et une pièce avec WC et douche a été construit à l’emplacement d’une cabane de jardinier.
Cette année de transition nous permet également de commencer l’inventaire de la carrière, pièce indispensable à sa protection.
1995 - 1996
Les années 1995 et 1996 ont été nécessaires pour finaliser l’aménagement intérieur du local sanitaire : carrelage, plomberie, électricité, installations des éléments de la cuisine, …
1997 - 1998
Les années 1997 et 1998 nous ont données un peu de répits dans les travaux de restauration du treuil. Il n’y eu pas de travaux importants, mais principalement des activités d’entretien du site, vernissage des boisages, débroussaillage,…..
1999 - 2000
Après une longue recherche documentaire suivie d’une étude mécanique, le frein définitif du treuil a été installé en 1999. Il est formé d’une bande d’acier entourant la poulie de freinage, laquelle est actionnées par un levier fixé sur le support ancré dans la maçonnerie.
L’année 1999, nous expérimentons le premier chantier de bénévoles recrutés sous l’égide de l’union REMPART. Une dizaine de jeunes de 16 à 25 ans, encadrés par un animateur technique retrouvent les fondations d’un mur de soutènement de la partie Sud du puits d’extraction.
Ce mur possède une forme arrondie ceinturant le puits coté Sud et Est, en se poursuivant sous le dallage de la forme pour réapparaitre de l’autre côté. Il pourrait être la première structure entourant le puits sur laquelle aurait pu se trouver une roue à cheville. Cette roue de 8 à 12 m de diamètre était actionnées par les ouvriers marchant sur les échelons. La présence d’inscriptions de 1860 dans la carrières et une méthode d’extraction différente à proximité du puits par rapport à la partie plus moderne donnent des éléments pour valider cette hypothèse.
Durant 2 semaines, les pierres de fondation sont dégagées, les pierres du mur éboulé sont remontées.
Aucun chantier d’été n’a été organisé en 2000.
2001 - 2002
Après la première expérience de 1999 qui nous a permit d’appréhender la problématique de l’organisation de chantier de jeunes, les travaux de reconstruction du mur Sud se poursuivent en 2001 et 2003 avec la présence d’un animateur technique et d’une animatrice pour la vie collective. En effet les journées de travail se poursuivent en soirées par des activités de loisir, des visites de Paris, Versailles, …
En 2002, une grue électrique pouvant soulever des charges de 600 kg est installée à proximité du puits. Elle est utilisée pour remonter quelques blocs de pierre nécessaires à la reconstruction du mur Sud.
2003
Le 28 juin 2003, en collaboration avec la Ville de Châtillon, le PICAR organise le 20e anniversaire du début des travaux de restauration du treuil. De nombreux invités écoutent les discours de Mr Jean-Pol HINDRE, adjoint au Maire pour la culture et Michel LAURENT, Président du PICAR. Un buffet est offert par la Ville de Châtillon. Dans l’après midi, l’Harmonie Municipale de Châtillon donne un concert. La journée se termine par un repas avec les membres de l’Association et quelques invités.
Le mur Sud du treuil a été finalisé par les bénévoles lors des 2 semaines du chantier d’été. La partie supérieur a été recouverte par des dalles de pierre.
Le travail de restauration du mur fut récompensé le 19 mars 2004 par l’attribution du trophée régionale d’Ile-de-France des chantiers de jeunes bénévoles.
2004
A partir de 2004, les chantiers d’été de jeunes bénévoles restaurent les joints des piles principales du treuil. En effet, le plâtre des maçonneries commençait à se désagréger principalement dans les faces Ouest et Sud des piles en raisons de la pluie et du vent.
Au mois de mars, des échantillons des joints des piles principales sont prélevés et envoyés dans un laboratoire pour analyse. Les résultats confirment que les maçonneries sont hourdées au plâtre gros. En effet, il contient du gypse, de la chaux, des traces de sable, de charbon de bois et de brique. Cette composition est caractéristique du plâtre dit "de Paris" cuit au bois dans un four à culées puis broyé grossièrement. Il peut provenir d’une des nombreuses plâtrières situées à proximité du treuil.
Divers essais de composition de mélange plâtre, chaux et impuretés sont réalisés pour essayer de reconstituer la composition originale. En définitive, le mélange retenu se compose de 3 volumes de plâtre gros, un volume de chaux, un peu de sable et des traces de sables, briques et charbon de bois pillés.
En parallèle avec les essais, les travaux du chantier d’été concernent principalement l’entretient du site, coupe d’arbres, débroussaillage et peinture des pièces en bois du manège.
Le plan détaillé des maçonneries est relevé indiquant les blocs en mauvais état devant être changés. Les pierres de remplacement sont taillées.
2005
Deux abris en bois sont construits pour le confort des bénévoles : un contenant une douche, l’autre des toilettes.
La tranchée réalisée pour les canalisations a mis au jour une partie du dallage du chemin d’accès à la carrière, situé environ 30 cm sous la surface actuel du sol. Ce chemin dallé part vers le Nord jusqu’à la rue Ampère. D’après une ancienne vue aérienne de l’IGN de 1926, ce chemin allait jusqu’à la rue Béranger. Les impasses de l’Espérance et Villa Béranger se trouvent sur l’emplacement du chemin de la carrière.
Les travaux de restauration des joints de la pile Ouest se poursuivent lors des 2 sessions du chantier d’été.
Le plâtre des maçonneries est gratté sur une profondeur moyenne de 5 cm, parfois plus quand il n’adhère plus au pierres. Les pierres sont nettoyées, certaines en mauvais état sont remplacées. Un coulis de mélange plâtre-chaux est versé dans les vides à l’intérieur des maçonneries. Les joints sont ensuite refaits avec le composition retenue. En fin de chantier, les 3/4 de la face Ouest de la pile sont restaurés.
2006 - 2008
Les travaux de restauration des joints des piles principales du treuil se poursuivent de 2006 à 2008 lors des sessions de chantier d’été :
2006 : Une session : Fin de la face Est de la pile Est, début de la face Ouest de la face Est.
2007 : Deux sessions : Fin de la face Ouest de la pile Est, début de la face Est de la pile Est.
2008 : Une session : Fin de la face Est de la pile Est.
Voici quelques vues du treuil après réfection des joints des maçonneries.
Remerciement à tous les bénévoles et animateurs qui ont participé aux nombreuses sessions organisées dans le cadre des chantiers REMPART et du Groupement REMPART d’Ile-de-France.